La couleur est l’élément que notre cerveau perçoit et interprète en premier, avant les formes et les mots. Cette acuité à la perception des couleurs est héritée de notre cerveau primitif. Au cours de notre développement, à travers les âges, les aspects culturels liés à la symbolique des couleurs sont venus enrichir et complexifier notre rapport au monde coloré.
C’est aussi, comme nous le verrons, un phénomène physiologique. Notre inconscient est donc très sensible aux couleurs et aux sensations colorées et notre œil est naturellement attiré par les contrastes de couleurs.

Nous allons essayer de cerner ce qu’est la couleur, de définir globalement les notions de synthèse additive et synthèse soustractive et leurs applications. Découvrir comment les couleurs peuvent duper notre cerveau, comment elles nous influencent. Nous ferons un rapide tour d’horizon des différentes symboliques des couleurs et enfin, nous nous attarderons sur les usages et accords du cercle chromatique.

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Définition de la couleur

Tout d’abord, la couleur est un phénomène lumineux. Si l’on fait passer une lumière blanche à travers un prisme de verre, on verra apparaitre le spectre coloré  comme c’est le cas lors de la formation d’un arc en ciel, on appelle cela la réfraction de la lumière.

La lumière est un phénomène électromagnétique ondulatoire, lorsque l’on parle de couleur, on parle de longueur d’onde, exprimée en nanomètre (nm). Seules les longueurs d’onde comprises entre 380 et 700 nm peuvent être perçues par notre cerveau.

Les longueurs d’onde courtes, proches donc de 380 nm sont les couleurs dites froides (bleu, bleu-vert), à l’opposé, des couleurs aux longueurs d’ondes plus longues qui sont les couleurs chaudes (rouge, jaune, orangé). A l’inverse notre œil n’est pas en capacité de percevoir les ultra violet aux longueurs d’onde inférieures à 380 nm ou les infra rouge, d’une longueur d’onde supérieure à 700 nm.

Cette échelle de longueur d’onde que notre œil est capable de capter, c’est donc le phénomène de la couleur, et ces longueurs d’onde peuvent nous influencer psychologiquement.

Pour être plus clair, nous avons coutume de dire que les couleurs froides nous calment alors que les couleurs chaudes sont énergisantes, il s’agit bien là d’un phénomène physiologique et non culturel de la couleur, pourquoi ? Car les longueurs d’onde courtes (couleurs froides) sont plus vite interprétées par notre cerveau, qui fonctionnera moins vite, cela  aura pour effet, même s’il parait minime, de diminuer la pression artérielle. Les couleurs chaudes aux longueurs d’ondes plus longues, produisent bien-sûr l’effet inverse !

La science et les études scientifiques, plutôt récentes sur le sujet car elles datent du début du XXe siècle, prouvent que les couleurs jouent un rôle important sur notre comportement, sur nos humeurs et nos désirs. Les techniques encore plus récentes, comme l’imagerie numérique, ont révélé que certaines zones du cerveau étaient activées au détriment d’autres, selon l’exposition à telle ou telle couleur !

L’outil qui permet à notre cerveau cette sensibilité à la couleur, notre œil ou plus précisément notre rétine, est composée de cônes sensibles au rouge, au vert et au bleu, permettant au système nerveux de combiner et de restituer à notre cerveau l’ensemble des couleurs. Rouge, vert, bleu ou RVB, c’est bien le code colorimétrique qu’utilisent nos écrans d’ordinateurs pour nous renvoyer la couleur, cela s’appelle la synthèse soustractive…

Synthèse soustractive, synthèse additive

En physique lorsqu’on parle de couleur, on parle de synthèse additive (aussi appelée synthèse des lumières colorées) qui consiste à superposer des faisceaux lumineux, et de la synthèse soustractive qui consiste à superposer des filtres. Comme vous le voyez sur le schéma, les 3 couleurs primaires sont le rouge, le vert et le bleu.

Si l’on superpose ces 3 couleurs, on obtient du blanc, effectivement, la lumière blanche, en passant à travers un prisme optique, se décompose pour faire apparaître le spectre visible. Par superposition de ces couleurs primaires, on obtient les couleurs dites complémentaires : En superposant le bleu et le rouge, on obtient le magenta, en superposant le vert et le rouge, on obtient le jaune et en superposant le bleu et le vert, on obtient du cyan.

Digital : synthèse additive

La rétine perçoit donc la couleur grâce à des cellules photos sensibles que l’on appelle des cônes, nous en possédons 3 de types distincts : l’un sensible au bleu, l’autre au rouge et le dernier au …vert bien-sûr.

Comme toute invention humaine est basée sur l’observation de la nature, nos écrans d’ordinateurs n’échappent pas à la règle.
Les images sont composées de pixels (petits points) chacun décomposé en 3 parties ou 3 cônes : rouge vert bleu, pour lesquels on fera varier l’intensité. Le rouge vert bleu ou RVB ou RGB en anglais sont les couleurs du photographe et les couleurs du web. Celles-ci sont très vives et intenses. On mesure une couleur dans la proportion relative des trois couleurs qui la compose, sur une échelle allant de 1 à 255.

Print : synthèse soustractive

En qui concerne l’imprimerie, elle se base sur la synthèse soustractive, ou la superposition des filtres c’est à dire que l’imprimerie (ou print) utilise le Cyan, Magenta, Jaune (et le noir) CMJN ou CMYK en anglais, et on ajoute du noir, même si la superposition du C M J permet d’obtenir du noir, l’ajout d’un noir pur renforce les contrastes. Pour créer des images, on utilise des trames, des points de ces 4 couleurs (d’où le nom de quadrichromie) qui par superposition donne l’illusion de la couleur. Notre cerveau recompose une multitude de couleurs à partir de l’enchevêtrement de ces trames.

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psychologie des couleurs

Les couleurs ont une influence sur notre comportement et sur notre mémoire, elles augmentent par exemple la compréhension d’une information ou d’un système d’informations en proposant une hierarchie simple ou complexe. Très concrètement les ressources pédagogiques, quel qu’en soit le domaine et quel qu’en soit le public concerné, enfant ou adultes, utilisent une hierarchie par la couleur.
Un tableau et les informations qu’il contient, s’il est organisé avec un système de couleurs, sera plus facilement mémorisable.

Les couleurs nous imprègnent très fortement, si vous lisez le mot banane, votre cerveau va immédiatement vous envoyer le message d’une sensation colorée jaune.Les couleurs impactent aussi nos autres sens, comme l’odorat. Si vous vous apprêtez à boire un sirop rouge, votre cerveau va envoyer à vos cellules nasales, l’odeur de la fraise, si une fois goûté, ce sirop est en réalité parfumé à la menthe grâce à un colorant insipide, vous serez perplexe avant de réaliser que vous avez été dupé par la couleur. Ces effets de la perception colorée sur notre cerveau sont aussi bien connus en pharmacologie et exploités dans les études portant sur l’effet placebo.
La chromothérapie est une médecine douce assez récente qui peut être utilisée pour lutter contre le stress, la dépression, la fatigue, les problèmes de sommeil, la migraine, l’anxiété… Le traitement se fait sous forme de lumière colorée généralement par voie oculaire, via des rais de lumière envoyés au niveau des yeux.

Symbolique culturelle des couleurs

Au delà de l’aspect physiologique que nous venons de voir, les couleurs ont une histoire et une culture. Elles véhiculent des sens cachés, des codes, des tabous ou des préjugés. Cette construction culturelle de la couleur s’exprime dans notre quotidien, dans notre imaginaire et dans notre langage. Sur ce dernier point, les expressions dans le langage populaire qui utilisent une couleur, sont légion : avoir une peur bleue, être vert de rage…
Mais comme pour tout héritage culturel, la symbolique des couleurs varie selon l’espace et le temps. La perception de la couleur jaune au Moyen-Âge en France n’est pas la même que la perception du jaune aujourd’hui en Inde. De plus les couleurs sont ambivalentes, le rouge est aussi bien la couleur de la colère que celle de l’amour, et circonscrire une couleur dans une  signification unique est très réducteur, comme l’écrit Michel Pastureau grand médiéviste et spécialiste des couleurs et symboles. Il a en effet consacré des ouvrages entiers par couleur, merveilleusement documentés et illustrés.

Malgré ce que nous venons de dire plus haut, essayons toutefois de résumer la symbolique occidentale actuelle :

– Bleu : c’est la couleur plébiscitée partout dans le monde. C’est généralement la couleur des banques et des assurances, elle a un effet apaisant et rassurant. Comme nous l’avons vu plus haut, c’est une couleur avec une longueur d’onde très faible.

– Rouge : il est associé à la chaleur, à l’énergie et à la passion. Cette symbolique serait héritée de notre conditionnement biologique lié à la découverte du feu. Le rouge est très largement utilisé en branding, il est réputé stimuler l’appétit et on le retrouve naturellement sur les enseignes de restaurations rapides.

– Vert : la couleur de l’équilibre, elle est à mi-chemin entre les couleurs froides et les couleurs chaudes, car elle résulte du mélange du bleu et du jaune. Elle est aussi située au centre du cercle chromatique. Bien-sûr sa référence à la nature est évidente.

– Jaune : la couleur de l’énergie par excellence. C’est une couleur qui rayonne, elle a l’avantage de proposer le rapport de contraste le plus fort lorsqu’elle est associée au noir. Attention toutefois c’est une couleur qui peut poser des problèmes de lisibilité avec le blanc.

– Orange : C’est une couleur joyeuse, souvent utilisée pour stimuler les actes d’achat. Elle est aussi la couleur préconisée en chromothérapie pour palier aux problèmes digestifs…

– Rose : une couleur étrange, c’est une couleur chaude par essence, cassée avec du blanc, mais aux propriétés relaxantes, utilisée souvent dans les domaines de la nutrition et de la santé.

– Violet : c’est généralement la couleur que l’on attribue au mystère, pour une raison physiologique d’une part, car elle résulte du mélange des deux extrêmes : rouge et bleu, et pour des raisons culturelles d’autre part, elle est la couleur des ecclésiastiques. Il est fort probable que les deux notions soient liées…

– Gris : c’est une couleur neutre qui permet aux autres couleurs juxtaposées de se révéler. Le gris est à manier de façon subtile, il peut être considéré comme fade ou terne aussi bien que comme une couleur moderne et technique.

– Blanc : c’est la couleur qui se dessine en creux, car elle met en valeur l’ensemble de la gamme. C’est la couleur de la virginité et du statu quo.

– Noir :  il peut être le symbole du deuil, mais il est aussi le symbole du luxe et de la distinction, sûrement la plus ambivalente des couleurs…

CERcle chromatique et usage de la couleur

Envisager la couleur et se pencher sur ses effets c’est aussi l’envisager dans un contexte coloré.
Avant de parler d’harmonies de couleur, il nous faut définir trois grandes notions et définir les règles du cercle chromatique.

Quand on parle de couleur, on parle de teinte, valeur et saturation
La teinte c’est la couleur en soit issue de la diffraction de la lumière, la valeur désigne son degré de clarté ou d’obscurité et la saturation exprime la pureté d’une couleur. On dit que l’on désature une couleur en ajoutant du blanc, ou du noir, ou encore sa couleur complémentaire. Une couleur totalement désaturée est en niveaux de gris.

Le cercle chromatique permet d’ordonner les couleurs selon un classement directement issu de la décomposition de la lumière naturelle lors de son passage au travers du prisme de verre, aussi appelé spectre des couleurs. Ce classement permet de présenter de façon rationnelle les couleurs visibles par l’œil humain, et de mettre en valeur les notions de couleurs primaires, couleurs secondaires et couleurs complémentaires.

Cercle chromatique

Couleurs primaires

Couleurs secondaires

Couleurs tertiaires

PALETTE DE COULEURS

 

Nous allons nous pencher sur les palettes de couleurs en définissant deux grands types, les palettes harmoniques et les palettes contrastées.
Dans chacune nous allons voir comment il est possible de les sous-diviser et de travailler avec elle par groupe de 3, 4 et 5 couleurs.

Combinaison de couleurs harmoniques

Palette monochromatique

Palette de couleur analogues

Palette de couleurs uniformes

Palette de tons analogues

Palette de couleurs en dégradé

Palette d’harmonie de transition

Combinaison de couleurs par contraste

Palette contraste (couleurs opposées sur le cercle chromatique)

Palette duo (par groupe de couleurs opposées sur le cercle chromatique)

Palette de couleurs par opposition de tons

Palette de couleur accentuée (une couleur par opposition à un ensemble)

palette de couleur en opposition dans une double harmonie

étude de cas

Palette de couleurs en dégradé

Palette de couleurs en opposition

Le contraste par la couleur

Johannes Itten, célèbre peintre et enseignant suisse a beaucoup travaillé sur la question de la couleur et a rédigé un ouvrage très complet, une sorte de Bible sur le sujet pour tous les graphistes, artistes et designers : “l’art de la couleur”. Il y détermine, notamment, 7 types de contrastes : le contraste de la couleur en soi / le contraste clair obsur / le contraste chaud-froid / le contraste des complémentaires / le contraste simultané / le contraste de qualité et le contraste de quantité. Vous retrouverez la définition de ces contrastes dans le livre des blanc des couleur en communication. Mais pourquoi s’attarder sur l’idée de contraste ?
Parce que le contraste est lié à notre instinct de survie, appelé en psychologie, état d’urgence de l’instinct. Notre cerveau est attiré par les effets d’asymétrie, il est, de la même façon, mis en alerte lorsqu’il est soumis à des contrastes de couleur et notre œil est à la recherche des ces éléments qui vont se détacher dans le champ visuel. Savoir user du contraste en graphisme, c’est savoir guider le regard. Cela n’exclut pas pour autant de jouer sur les effets d’harmonie en couleur, voire de combiner les deux effets…

Vous l’aurez compris, notre relation à la couleur est un vaste sujet et cet article n’a pas la prétention de traiter ce sujet en détail mais de vous donner quelques clés pour appréhender notre lien à la couleur.
Nous vous invitions à découvrir quelques exemples de combinaisons de couleurs et quelques effets de contrastes. 

Découvrez quelques exemples de combinaisons de couleur :

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